La polémique enfle à Tshikapa après la visite du gouverneur de la province du Kasaï, Crispin Mukendi Bukasa, sur le site de l’aéroport national. Ce dernier a exprimé sa profonde déception face à l’état de délabrement avancé de la piste et à l’absence totale de travaux, malgré le décaissement préalable d’un financement conséquent.
« Il y a eu un préfinancement de près de 400 000 dollars américains pour la construction et la modernisation de l'aéroport national de Tshikapa, mais rien n’est visible sur le terrain. Cela fait près d’un an. On ne sait pas à quoi cet argent a servi. Les avions ne peuvent même plus atterrir à cause des dégâts causés par les pluies. J’ai un sentiment de choc », a déclaré le gouverneur devant la presse locale.
Cette sortie relance les interrogations sur un éventuel détournement de fonds publics, d’autant plus que la situation a déjà été dénoncée dans le passé.
Le député provincial Cédric Musongo s’est empressé de rappeler, via sa page X, qu’il avait tiré la sonnette d’alarme bien avant.
« J’avais alerté sur le détournement des 400 000 $ destinés au lancement des travaux de l’aéroport de Tshikapa. Aujourd’hui, le gouverneur confirme ce que je dénonçais. De l’argent public a été décaissé, mais rien n’a commencé. Le Kasaï ne peut pas rester un terrain de prédation pour une minorité », a-t-il dénoncé, appelant à la transparence.
Dans la foulée, la société civile est sollicitée pour organiser des actions citoyennes afin d’exiger des comptes. La population demande des enquêtes indépendantes pour identifier les responsables de cette opacité.
Des sources concordantes accusent un groupe de députés nationaux et sénateurs élus du Kasaï vivant à Kinshasa, qui seraient impliqués dans cette affaire.
Sadam Kapanda wa Kapanda
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