La situation sécuritaire de la commune de Selembao, dans le centre de Kinshasa, est critique. Mercredi, lors d'une réunion de sécurité avec le ministre provincial de l'Intérieur, l'autorité municipale a présenté un état des lieux alarmant des effectifs et des logistiques de la Police nationale congolaise (PNC). Le bourgmestre, Matthias Womumu, a révélé un déficit considérable en personnel et en matériel, bien en deçà des normes requises pour assurer la protection des 767 678 habitants de la commune.
S'étendant sur une superficie de 23,3 km², la commune de Selembao ne dispose que de 213 policiers, dont un nombre non précisé est inactif. Cette situation est aggravée par un manque criant de moyens : la police ne possède que 65 armes à feu en bon état.
Le bourgmestre a mis en évidence le déséquilibre flagrant entre les effectifs de police et la population. "Cela nous donne un ratio de 3 642 personnes pour un policier, tandis que la loi stipule un policier pour 300 personnes", a précisé Matthias Womumu. Ce chiffre est plus de dix fois supérieur aux standards recommandés pour garantir un niveau de sécurité minimal.
Ce sous-effectif chronique a des conséquences directes sur la capacité de la police à lutter contre la criminalité et à assurer la sécurité quotidienne des habitants de Selembao. Les patrouilles sont insuffisantes, la réponse aux appels d'urgence est lente et les forces de l'ordre se retrouvent souvent dépassées face à l'ampleur des défis sécuritaires.
La réunion avec le ministre provincial de l'Intérieur visait à sensibiliser les autorités supérieures à cette situation d'urgence et à obtenir des renforts en personnel et en équipement. La sécurité des populations est l'une des priorités du gouvernement, et la situation de Selembao met en évidence le besoin de réformes et d'investissements conséquents pour doter la PNC des moyens nécessaires pour remplir sa mission de protection.
Elysée La Ngala
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