*L'ONG exige la transparence sur des fonds publics présumés détournés
L'ONG ASSOMIP.MU (Action Sociale pour le Soutien des Orphelins Militaires et de la Police / Mu) a publié une lettre ouverte retentissante adressée au journaliste Israël Mutombo. Cette démarche, rendue publique le vendredi 26 septembre, vise à exiger de la lumière et de la reddition des comptes sur un « dossier brûlant » impliquant le détournement présumé de fonds publics au sein d’une institution stratégique de la République.
Dans son préambule, l’ONG ASSOMIP.MU reconnaît l'importance du rôle d'Israël Mutombo, animateur de l’émission phare Bosolo Na Politique. Elle salue sa capacité à révéler des vérités "dans un pays où le mensonge et l’impunité cherchent à étouffer la justice". Cependant, l'organisation non gouvernementale estime que cette notoriété confère une responsabilité d'exemplarité accrue, notamment dans le traitement des affaires publiques sensibles.
L'objet central de la lettre ouverte est une série d'allégations graves concernant un présumé scandale d'État : le détournement de millions de dollars américains au sein de l'Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le Secteur Privé (ARSP), un établissement public stratégique. L’ONG cible nommément le Directeur Général, Miguel Kashal, affirmant détenir des éléments de preuve substantiels à l’appui de ses accusations.
L'exigence d'imputabilité et de restitution
ASSOMIP.MU rappelle que le dossier a été porté à la connaissance de plusieurs instances de la République, incluant le Cabinet du Chef de l’État. L'ONG exige des autorités compétentes que le Directeur Général de l'ARSP produise des explications claires devant sa hiérarchie et la population. L'objectif n'est pas seulement l'établissement de la vérité, mais la restitution publique des fonds présumément détournés.
Pour l'ONG, l'ère de la "guerre de l'information" doit céder la place à celle des actes concrets. Elle appelle Israël Mutombo non pas à une simple couverture médiatique, mais à une recherche commune de la justice, insistant sur le fait que l'influence médiatique ne place pas le journaliste au-dessus des lois, mais l'érige en acteur privilégié de la transparence.
Le passage le plus percutant de la lettre évoque un propos symbolique fort : « l’enfer, c’est l’impunité », contrasté par l’espoir symbolisé par l’image « il y a un ciel à gagner ». L’ONG y voit une puissante métaphore où la recherche de la vérité est le salut de la société, tandis que l’impunité en est le châtiment.
Appel au dialogue et à l'action judiciaire
L'ONG conclut sa démarche par une série de recommandations : elle invite les autorités compétentes (ministères, ARSP, institutions de contrôle) à examiner publiquement le dossier. L'invitation implicite est faite à Israël Mutombo pour qu'il réponde publiquement, publie les pièces du dossier, ou invite l’ONG à un débat contradictoire devant le public.
L’ONG propose que le peuple congolais exige des rapports réguliers, et que les médias assurent un suivi continu de l'affaire. Elle réaffirme sa position de ne chercher "ni vengeance ni vengeance personnelle, mais la lumière", invoquant une conviction : « le peuple ne lâchera pas ».
Cette intervention marque un tournant, soulignant la volonté de la société civile de devenir un contre-pouvoir vigilant face à la corruption présumée au sommet de l'État.
Rédaction
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