Un climat de forte tension règne à Kinshasa alors que la Cour de cassation doit rendre son verdict dans l'affaire impliquant l'ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba. Accusé d'avoir détourné 19 millions de dollars, l'ex-ministre risque 10 ans de prison, une peine requise par le parquet.
Cette tension s'est manifestée dans la nuit de lundi à mardi par le déploiement des forces de l'ordre autour de la résidence de Mutamba, située dans le quartier de Gombe. Elles ont dispersé plusieurs dizaines de partisans qui y veillaient. Ce dispositif de sécurité témoigne de la haute sensibilité de ce procès qui dépasse le simple cadre judiciaire.
Le procès est un test pour le gouvernement du président Félix Tshisekedi, qui veut montrer son engagement dans la lutte contre la corruption. Une condamnation serait perçue comme un signal fort, tandis qu'un acquittement pourrait soulever des doutes sur l'indépendance de la justice.
Constant Mutamba a toujours clamé son innocence, dénonçant un complot politique. Ses avocats ont pointé du doigt des vices de procédure, arguant que les faits reprochés ne constituaient pas un crime.
Pour le système judiciaire congolais, ce verdict est crucial. L'impartialité de la Cour de cassation est mise à l'épreuve. La décision, qu'elle soit en faveur ou non de l'accusé, aura des répercussions importantes sur la crédibilité de l'institution.
L'opposition congolaise et les observateurs internationaux suivent également l'affaire de près. Une condamnation pourrait être utilisée pour dénoncer une justice sélective, tandis qu'un acquittement pourrait renforcer la position politique de Mutamba.
Pour l'heure, un calme précaire règne à Kinshasa, sous la surveillance d'un important dispositif policier. L'issue de cette affaire déterminera la trajectoire politique et judiciaire de la RDC.
Félix Mulumba
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