Le gouvernement militaire de l'Ituri, sous l'autorité du lieutenant-général Luboya N'kashama Johnny, a entrepris une opération de grande envergure pour reprendre le contrôle des sites miniers du territoire d'Irumu. Cette initiative fait suite à une série de conflits coutumiers et de désordres liés à l'exploitation minière, et s'inscrit dans la volonté du chef de l'État de mettre fin à la "mafia et à l'économie criminelle" qui gangrènent la région.
Après un premier déploiement dans le territoire de Djugu, une commission de contrôle a été envoyée dans l'Irumu pour inspecter plusieurs sites miniers, notamment à Central Soleniama et Kabarole. L'objectif est double : d'une part, évaluer les dégâts environnementaux causés par l'exploitation minière sauvage ; d'autre part, établir des statistiques de production pour garantir la traçabilité des minerais.
L'inspection a révélé de graves lacunes et un manque de transparence. Un membre de la commission, visiblement frustré, a souligné que les rapports de production n'étaient pas partagés, créant ainsi une situation d'opacité. "Je n'avais aucun rapport. Ils travaillent ici et même de l'autre côté, mais sans aucun rapport", a déclaré une source sur place. "En principe, on devait se partager le rapport, mais je me suis rendu compte que j'étais isolé... Je voulais remonter cela à la hiérarchie".
Une opération cruciale pour la paix et le développement
Le contrôle de ces coopératives qui utilisent des engins lourds vise à restaurer l'autorité de l'État et à canaliser les revenus de l'exploitation minière au profit de la population. Le gouverneur militaire, Luboya N'kashama Johnny, exprime ainsi la vision du président Félix Tshisekedi de permettre aux populations de l'Ituri de bénéficier de leurs propres richesses naturelles.
Cette démarche est perçue comme un moyen plausible de ramener la paix dans une région déstabilisée par des conflits armés et des affrontements liés à l'accès aux ressources minières. En assainissant le secteur minier, les autorités militaires espèrent non seulement générer des revenus légaux pour le Trésor public, mais aussi éliminer une source majeure de financement des groupes armés et d'instabilité locale. L'issue de cette opération est cruciale pour l'avenir de la province.
Erikas Mwisi

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